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L’industrie du jeu vidéo en pleine croissance malgré la crise sanitaire
Le développement de jeux vidéo fait partie des secteurs dont l’activité n’a pas été affectée par la crise du coronavirus. Pour deux tiers de sociétés tchèques opérant dans l’industrie vidéoludique et l’animation, 2020 a été une meilleure année que 2019.
Un secteur en forte croissance
La République tchèque a beau être un petit pays, elle représente une puissance sur le champ de l’industrie vidéoludique. En 2019, le chiffre d’affaires total pour l’ensemble de l’industrie du jeu vidéo en République tchèque avait atteint un montant d’environ 4,5 milliards de couronnes (170 millions d’euros), soit une croissance interannuelle de 20%, selon l’Association tchèque des développeurs de jeux (GDACZ), qui faisait déjà suite à une hausse de 68 % en 2018. En 2020, il devrait atteindre 5 milliards de couronnes (190 millions d’euros) soit une croissance de 10%, selon les estimations.
Le succès de jeux comme Beat Saber de Beat Games (qui a fait l’objet d’une acquisition par Facebook), Kingdom Come: Deliverance de Warhorse Studios, Arma de Bohemia Interactive ou encore Euro Truck Simulator de SCS Software contribuent à ce succès en République tchèque comme à l’étranger.
La République tchèque héberge actuellement un total de 110 studios, dont 67% se concentreraient principalement sur les PC et les consoles de salon.
Les entreprises recrutent
Avec une demande et un chiffre d’affaires en hausse : les sociétés en question, qui sont pour la plupart fortes d’un important succès à l’international, ne se plaignent pas selon une enquête menée en fin d’année dernière par la plateforme Creatoola. Après avoir profité en 2020 des effets du confinement dans beaucoup de pays du monde, elles envisagent l’avenir avec optimisme et sont à la recherche de nouveaux employés.
Creatoola est une plateforme qui aide à mieux s’orienter dans le monde de l’animation, des jeux et des effets visuels en République tchèque. L’Association du film d’animation et ses partenaires Herní klastr Brno, le festival Anifilm et la conférence Game Access sont à l’origine de sa création.
Dix-neuf sociétés ont participé à cette enquête. Toutes sont spécialisées dans l’animation et les jeux vidéo. Parmi elles, quatorze ont indiqué avoir besoin d’embaucher pour continuer à développer leur activité et répondre à la demande. Sans fournir de données concrètes, 70% ont confirmé que leur situation sur un marché en plein boom depuis plusieurs années s’était encore améliorée.
Une pénurie de main-d’œuvre qualifiée
Les entreprises de développement de jeux tchèques emploient plus de 1750 employés. Pourtant, plus de 60% des entreprises déclarent manquer de main-d’œuvre qualifiée, d’après l’Association tchèque des développeurs de jeux. En effet, l’éducation et les formations dans le domaine des jeux vidéo est actuellement sous-développée. Seules quelques universités tchèques se concentrent sur les jeux vidéo et le nombre de diplômés chaque année ne répond pas à la demande d’un secteur en pleine croissance.
Les studios intensifient donc leur recrutement à l’international. Plus de la moitié des entreprises emploient au moins un étranger (principalement des États membres de l’UE) et le ratio moyen des employés tchèques par rapport aux employés étrangers, pour les entreprises tchèques, est de 29%.
Dans le domaine de l’animation, beaucoup se plaignent également d’une pénurie d’experts. Programmeurs, animateurs, monteurs ou encore concepteurs lumière (light designer) sont notamment recherchés. C’est précisément pour répondre à cette demande que l’Ecole de Télévision et de Cinéma de l’Académie des Arts du Spectacle de Prague (FAMU) prévoit d’ouvrir une filière dédiée précisément à la conception des jeux vidéo.
L’enquête étant anonyme, les entreprises ont accepté d’évoquer le niveau des salaires. Rarement inférieure à 35 000 couronnes à l’embauche (1 350 euros), la rémunération mensuelle de certains employés dépasse souvent aussi les 100 000 couronnes (3 850 euros).
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